Syrie : "Concentrons-nous sur ce que nous pouvons et ce que nous devons faire"
Marielle de Sarnez interpelle à nouveau les parlementaires européens sur la Syrie. Face à cette "situation catastrophique", elle demande notamment l'augmentation des fonds d'aides, la mise en place d'un corridor humanitaire et un meilleur traitement aux réfugiés.
La situation est catastrophique : 70.000 morts, principalement des civils, 2.5 millions de déplacés en Syrie. Et d'après les derniers chiffres du HCR, près d'un million de réfugiés. 44 millions de Syriens dépendant de l'aide humanitaire, dont 2 millions d'enfants, 536.000 de moins de 5 ans, d'après l'UNICEF. Ces chiffres disent l'énormité de la catastrophe humaine qui se déroule sous nos yeux. La situation sanitaire est très préoccupante. La sécurité alimentaire est menacée. L'approvisionnement en eau n'est pas assuré.
"Nous avons, d'un côté, en Syrie la pire des guerres qui soit, c'est-à-dire une guerre civile, et nous avons, de l'autre côté, une communauté internationale que je trouve absolument impuissante à agir. Nous devrions nous concentrer sur ce que nous pouvons et ce que nous devons faire", souligne l'eurodéputée.
Elle souligne deux urgences :
"L'urgence humanitaire : il faut acheminer l'aide humanitaire dans les zones libérées en passant par la coalition et par l'ASL, ce qui est concrètement absolument possible. Il faut deuxièmement aider davantage les réfugiés qui sont dans les camps dans les pays voisins autour de la Syrie - j'ai d'ailleurs visité un certain nombre de ces camps-. Evidemment, le flux de réfugiés ne cesse d'augmenter et ces pays ont besoin de notre aide et d'une aide supplémentaire. Cela est également concret. Je pense en particulier au Liban qui est dans une situation absolument catastrophique. Troisième point sur la question humanitaire, nous pouvons aussi agir en faisant preuve, nous Union européenne, de solidarité en améliorant, par exemple, le traitement des demandeurs d'asile et l'accueil des réfugiés chez nous, au sein de l'Union européenne", détaille-t-elle.
Mais il y a aussi une deuxième urgence : "l'urgence politique", souligne la secrétaire générale du Parti démocrate européen. "La Ligue Arabe a lancé un appel à la coalition nationale syrienne pour que celle-ci désigne une instance exécutive et participe ainsi au sommet arabe de Doha. J'aurai aimé que Madame Ashton nous donne son point de vue sur cette initiative. Je pense très important que les forces d'opposition syrienne se dotent d'un véritable gouvernement. Je pense fondamental que nous pesions de tout notre poids et que l'Union européenne veille avec eux à ce que cette opposition inclut et intègre l'ensemble des communautés ethniques et religieuses dans son projet politique pour la Syrie", propose la parlementaire.
"Rassembler les uns et les autres le plus largement possible est la seule façon, demain, d'éviter l'engrenage de violences inter-communautaires dans une Syrie libérée de son régime C'est une des conditions pour gagner la guerre demain et c'est surtout une des conditions pour gagner la paix", prévient la vice-présidente du Mouvement Démocrate.