Bruno Fuchs : "Ce coup d'État au Niger n'a rien de légitime"
Bruno Fuchs, député du Haut-Rhin et porte-parole du Modem, délégué général de l’Assemblée parlementaire de la francophonie, est interrogé par France 24 sur la situation au Niger après le coup d'État militaire du 26 juillet dernier. Revoir son entretien.
Évacuation : "Il y a urgence d'évacuer les ressortissants français dans une situation instable"
La situation au Niger s'est rapidement tendue après le coup d'État militaire du 26 juillet dernier qui a renversé le Président Mohamed Bazoum, et notamment pour les ressortissants français. De nombreuses manifestations ont eu lieu, comme devant l'ambassade française de Niamey où des drapeaux français ont été brûlés, des slogans anti-français scandés.
En visite il y a quelques semaines au Niger, le délégué général de l'Assemblée parlementaire de la francophonie connait bien le pays. Son constat sur ce renversement politique est clair : "Ce coup d'État n'a rien de légitime".
Bruno Fuchs fait part de son sentiment quant aux manifestations visant la France : "c'était une opération diligentée, manipulée pour créer une pression forte sur le France et la communauté internationale". Une situation que Bruno Fuchs qualifie d'"instable", et qui justifie la prise de décision de la France d'évacuer ses ressortissants français en urgence.
Notre député du Haut-Rhin revient sur les évènements qui ont justifié cette évacuation, et le rapport de force qui a découlé du coup militaire :
Il y a des rapports de force, et cette opération d'évacuation fait partie de ce rapport de force pour amener les putschistes à négocier, et à la reddition.
Niger : "Arriver à une résolution avant même qu'une opération armée puisse être engagée"
La Cédéao, Communauté économique des États de l'Afrique de l'Ouest, s'est d'ailleurs exprimée en délivrant un ultimatum aux putschistes afin qu'ils rendent le pouvoir au Président élu démocratiquement avant la fin de semaine, avant une intervention militaire.
Pour notre porte-parole, mobiliser l'armée est un "scénario ultime", considérant qu'il y a "de très nombreuses possibilités de résoudre cette situation autrement !". Il rappelle ainsi que ce qui se passe au Niger ne concerne pas seulement la France, mais qu'elle est "internationale" car de nombreux pays sont également présents dans le pays.
Dans ce contexte, Bruno Fuchs appelle donc à "dépasser la relation purement franco-nigérienne", car l'instabilité de ce pays concerne avant tout les pays africains eux-mêmes.
Ce qui se joue là, au-delà de la relation France-Niger, c'est quel type de société on veut, quel type d'ordre international on veut.
Mais il reste attaché à une résolution du conflit sans intervention militaire : "Je souhaite qu'on arrive à une situation de résolution avant même qu'une opération armée puisse être engagée".