Podcast PDE : Le risque d'une crise alimentaire mondiale liée à la guerre en Ukraine
Découvrez le nouveau numéro du podcast "La fenêtre sur le monde" du Parti Démocrate européen, consacré principalement pour cette édition à la guerre en Ukraine, notamment au travers de la propagation de fake news ou d'une crise alimentaire mondiale. Vous pouvez également retrouver directement ce podcast sur le site du PDE democrats.eu.
La deuxième série d'éditoriaux du jour porte sur une autre question liée au conflit en Ukraine, à savoir l'émergence d'une possible crise alimentaire mondiale. Depuis le début de la guerre, le port ukrainien d'Odessa est bloqué à la fois par des navires russes et par des mines marines utilisées par l'armée de Kiev pour empêcher la flotte du Kremlin de s'approcher. Le port d'Odessa est l'un des principaux points de départ des exportations ukrainiennes de céréales. L'Ukraine figure, avec la Russie, parmi les principaux exportateurs mondiaux de céréales : à eux deux, ils représentent un tiers des exportations totales.
Le premier commentaire sur le sujet provient du journal français Le Monde. Pour le chroniqueur Stéphane Lauer, les politiques protectionnistes adoptées par certains pays ne peuvent qu'exacerber la crise alimentaire actuelle. Selon les données de la FAO, "les prix des denrées alimentaires ont augmenté de 30 % en un an", tandis que les restrictions à l'exportation se sont multipliées dans le monde entier. Il s'agit notamment des exportations de blé de l'Inde et de l'huile de palme de l'Indonésie.
Si, à court terme, cela peut sembler être le bon choix pour protéger ses propres citoyens, à long terme, c'est toute l'humanité qui en pâtira. Cette stratégie à courte vue ne fait qu'encourager la spéculation : "le commerce mondial est une composante essentielle de la sécurité alimentaire", et imposer des limites déclenche "une spirale inflationniste". Il ne reste donc que la coopération : "Le meilleur outil pour combattre cette explosion protectionniste est l'information, la transparence sur la situation réelle du marché mondial. "Les famines sont rarement causées par une pénurie de nourriture, mais par l'incapacité d'acheminer la nourriture là où elle est nécessaire", conclut M. Lauer.
Le commentaire suivant provient du journal belge La Libre. Le chroniqueur, Christophe Lamfalussy, estime que Poutine utilise le blé comme une arme. La Russie et l'Ukraine exportent près d'un tiers de tout le blé dans le monde. "Cependant, la Russie ne se contente pas de bloquer les ports ukrainiens, mais impose également des restrictions sur ses propres exportations de blé et d'engrais, qui ne sont pas couvertes par le régime de sanctions internationales", ce qui aggrave encore la situation des agriculteurs.
Le blé est un aliment de base. En particulier, selon les Nations unies, "une cinquantaine de pays sont fortement dépendants du blé ukrainien et russe, principalement en Afrique et au Moyen-Orient". Les pays déjà appauvris "risquent désormais la famine, la déstabilisation politique et l'émigration massive". "La Russie n'est pas la source de tous les maux de la planète", mais ces mesures risquent de déclencher une spirale dangereuse, qui accablera des personnes situées à des kilomètres de la Russie, de l'Ukraine et des pays occidentaux. Pour éviter cela, "la volonté politique des capitales occidentales et de Moscou est nécessaire". Mais, conclut l'article, "cela suppose que le Président russe n'impose pas sa logique de guerre au reste du monde".
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