Bruno Fuchs : "La Francophonie est plus que jamais en danger"
Bruno Fuchs, Député du Haut-Rhin et Secrétaire général de l'Assemblée parlementaire de la Francophonie, est intervenu lors de la séance de Questions au Gouvernement ce mardi 21 mars sur l'état de la francophonie. Revoir son intervention.
Nous avons célébré avec 87 autres pays, la Journée internationale de la Francophonie. C'était hier l'occasion pour les francophones du monde entier de se rappeler qu'ils constituent ensemble une communauté vivante et d'avenir.
L'occasion aussi de se féliciter de la décision de la France d'organiser le prochain sommet de la Francophonie en France, justement. Pour le monde entier, c'est un signal fort, celui de voir notre pays s'engager clairement dans le réenchantement de l'espace francophone.
Madame la Ministre, il y a urgence car la Francophonie est plus que jamais en danger.
Elle est menacée dans ses fondements, menacée d'un côté par un capitalisme débridé, de l'autre par la montée des néo-impérialismes comme la Russie ou la Chine. Renforcer la francophonie, c'est défendre jusque sur notre propre sol, l'État de droit, les libertés publiques, la vision multilatérale du monde, valeurs pour lesquelles nous nous battons au quotidien.
Elle est menacée également dans ses pratiques quotidiennes. En 1998, il y avait 36% des textes qui étaient écrit à la Commission européenne en français. Aujourd'hui, ce ne sont plus que 2%. Dans la littérature scientifique médicale, seules 0,3% des publications le sont en langue française.
Quel signal envoie-t-on à un étudiant en médecine camerounais, cambodgien ou roumain ?
Quel message veut-on faire passer lorsqu'on utilise officiellement des appellations comme Business France, Choose France, Digital Africa ?
Madame la Ministre, la Francophonie est à la croisée des chemins, à cet égard sachez que l'Assemblée parlementaire de la Francophonie et ses 91 membres, autour d'un président canadien et d'un vice président gabonais, jouera tout son rôle.
Madame la ministre, vous l'avez compris, il faut agir vite. Quelle politique entendez-vous mener pour réinventer un modèle qui susciterait adhésion et espoir pour nos populations ?